@Contact
"Enfer chrétien: du feu. Enfer païen: du feu. Enfer mahométan: du feu. Enfer hindou: des flammes. A en croire les religions, Dieu est un rôtisseur." • Regarder le ciel dans le télescope, c'est une indiscrétion. • L'amour, c'est le cri de l'aurore, • L'amour fait songer, vivre et croire. • Elle aimait trop le bal c'est ce qui l'a tué. • Les montagnes toujours ont fait la guerre aux plaines. • Dans les temps anciens, il y avait des ânes que la rencontre d'un ange faisait parler. • Ma vie est une énigme dont ton nom est le mot. • Naît-on deux fois ? Oui. La première fois, le jour où l'on naît à la vie ; la seconde fois, le jour où l'on naît à l'amour. • L'intelligence est invincible mais l'élément est imprenable. • On a renoncé à me demander l'autorisation de dire mes Oeuvres sur les théâtres. On les dit partout sans me demander la permission. On a raison. Ce que j'écris n'est pas à moi. Je suis une chose publique. • Jeune homme on te maudit, on t'adore vieillard ! • L'homme s'abat, s'agenouille, se prosterne. • Avant de s'agrandir au dehors, il faut s'affermir au dedans. • L'anxiété, c'est un conseil d'agenouillement. • A quoi bon aggraver notre tort par la haine ? • Pourquoi donc avons-nous des pieds et non des racines, si nous sommes fixés comme de misérables plantes à un point que nous ne pouvons quitter ? • Le théâtre doit faire de la pensée le pain de la foule. • Pourquoi donc nos désirs, nos volontés, nos affections sont-ils si loin de nous, si nous sommes condamnés à ne jamais les suivre ! • La nuit, on pense mieux, la tête est moins pleine de bruit. • Tout dit dans l'infini quelque chose à quelqu'un. • Et la larme de l'oeil rit du bruit de la bouche. • Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie… • L'homme a l'amour pour aile et pour joug le besoin. • L'homme est l'orgueil du cèdre emplissant le roseau. • La cloche dit : Prière ! Et l'enclume : Travail ! • La douleur est un fruit : Dieu ne le fait pas croître, sur la branche trop faible encore pour le porter. • La haine, c'est l'hiver du coeur. • L'orgueil est en en nous comme la forteresse du mal. • Cette cuisine est un monde dont la cheminée est le soleil. • On accomplit une mauvaise action, on met sa marque dessus. • L'ombre à l'horreur s'accouple et le mauvais au pire. • La science est un acquêt de l'homme. • Rien ne résiste à un acharnement de fourmi. • Le sommeil de l'enfance s'achève en oubli. • Pauvres théâtres ! Ils sont maintenant comme le renard de La Fontaine, ils n'ont plus de queue. • Le plus grand ennui c'est d'exister sans vivre, • Craignons-nous nous-mêmes : les préjugés, voilà les voleurs ; les vices, voilà les meurtriers. • Sans l'amour rien ne reste d'Eve ; l'amour, c'est la seule beauté. • L'amour, panique de la raison, se communique par le frisson, • C'est l'abbé qui fait l'église ;C'est le roi qui fait la tour ;Qui fait l'hiver ? C'est la bise.Qui fait le nid ? C'est l'amour. • Deux mains jointes font plus d'ouvrage, sur la terre,Deux mains jointes font plus d'ouvrage, sur la terre, Que tout le roulement des machines de guerre, • Réfléchis longuement avant de te faire applaudir par tes ennemis, • Une moitié de l'espèce humaine est hors de l'égalité, il faut l'y faire rentrer : donner pour contre-poids au droit de l'homme le droit de la femme, • Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l'individu. • La Démocratie, c'est la grande Patrie. • Les grands hommes font leur propre piédestal ; l'avenir se charge de la statue. • Les malheureux sont ingrats ; cela fait partie de leur malheur. • L'Europe ne peut être tranquille tant que la France n'est pas contente. • La suggestion consiste à faire dans l'esprit des autres une petite incision où l'on met une idée à soi. • On peut s'enivrer de son âme. Cette ivrognerie-là s'appelle l'héroïsme. • La maison comme l'homme peut devenir cadavre. Il suffit qu'une superstition la tue, • Le peuple ? Un âne qui se cabre ! • L'argot, c'est la langue des ténébreux. • Un homme tué par un homme effraye la pensée, un homme tué par les hommes la consterne. • Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang, • La raison, c'est l'intelligence en exercice ; l'imagination c'est l'intelligence en érection, • Mûrir, mourir ; c'est presque le même mot. • Le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand. • Nous nous rapetissons dans les petits enfants. • Je ne puis regarder une feuille d'arbre sans être écrasé par l'univers. • La science cherche le mouvement perpétuel. Elle l'a trouvé : c'est elle-même. • La racine plonge dans la terre : le cerveau plonge en Dieu. C'est-à-dire dans l'infini. • Grands hommes ! Voulez-vous avoir raison demain ? Mourez aujourd'hui ! • Dieu a fait deux dons à l'homme : l'espérance et l'ignorance. L'ignorance est le meilleur des deux. • Qu'est-ce que l'impossible ? C'est le foetus du possible. La nature fait la gestation, les génies font l'accouchement, • Les méchants envient et haïssent ; c'est leur manière d'admirer. • La nuit est la muraille immense de la tombe, • La prière est la soeur tremblante de l'amour. • Le dindon est un animal ridicule : il y en a peut-être trop pour un ; mais il n'y en a pas assez pour deux. • Espagne : admirable pays où il y a trois choses de trop : les puces, les punaises et les Espagnols. • L'Académie est le chef-d'oeuvre de la puérilité sénile. • Beaucoup d'amis sont comme le cadran solaire ; ils ne marquent que les heures où le soleil vous luit. • L'homme ne sera adulte que le jour où son cerveau pourra contenir dans sa plénitude et dans sa simplicité la notion divine. • Les âmes, libellules de l'ombre... • Un homme n'est grand que lorsqu'il ne tient sa grandeur ni de l'obéissance ni du commandement. • La vie est une fleur. L'amour en est le miel. • Le théâtre est un point d'optique. Tout ce qui existe dans le monde, dans l'histoire, dans la vie, dans l'homme, tout doit et peut s'y réfléchir, mais sous la baguette magique de l'art. • Les deux électricités opposées de la comédie et de la tragédie se rencontrent, et l'étincelle qui en jaillit, c'est le drame. • Les Anglais n'ont qu'une idée : paraître. Ils blanchissent les marches de leur perron, badigeonnent la façade de leur cottage, lavent leurs vitres, mettent des rideaux brodés à leurs fenêtres et ont des draps sales, • Pour moi, l'idée de nation se dissout dans l'idée d'humanité. • La potence est une balance qui a un homme à un bout et toute la terre à l'autre. Il est beau d'être l'homme, • Qu'est-ce que la mort à tout prendre ? Un mauvais moment, un péage, le passage de peu de chose à rien. • L'homme trouve la raison en lui et la sagesse hors de lui. • Pouvoir, vouloir, savoir, trois mots qui mènent le monde, • Pardonnez beaucoup de choses, oubliez-en un peu, • Le souvenir, c'est la présence invisible. • Il est bon d'être ancien et mauvais d'être vieux. • La rêverie est la vapeur de la pensée. • L'art, c'est le reflet que renvoie l'âme humaine éblouie de la splendeur du beau. • Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard. • Il y a la nature qui est la chose que Dieu fait immédiatement et il y a l'art qui est la chose que Dieu fait à travers le cerveau de l'homme. • Chaque fois qu'on perd une habitude, il semble qu'on perde quelque chose de la vie. Et dans le fait la vie n'est que la plus longue de nos habitudes, • La suprême bassesse de la flatterie, c'est d'encourager l'ingratitude, • Le premier des bons ménages est celui qu'on fait avec sa conscience. • Il y a deux manières d'ignorer les choses : la première, c'est de les ignorer ; la seconde, c'est de les ignorer et de croire qu'on les sait. La seconde est pire que la première. • La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c'est penser. • Les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis. • Toutes nos passions reflètent les étoiles, • L'amour fait songer, vivre et croire Il a pour réchauffer le cœur Un rayon de plus que la gloire,Et ce rayon, c'est le bonheur. • L'exil, c'est la nudité du droit. • C'est une erreur de croire que la passion, quand elle est heureuse et pure, conduit l'homme à un état de perfection ; elle le conduit simplement à un état d'oubli. • Etre en prison pour un crime n'empêche pas de commencer un autre crime. • La joie que nous inspirons a cela de charmant que, loin de s'affaiblir comme tout eflet, elle nous devient plus rayonnante. • Si vous ne sentez pas que la chose donnée par vous vous manque, vous n'avez rien donné. On ne donne que ce dont on se prive. • Le sens révolutionnaire est un sens moral. • Lorsque nous cherchons Dieu, l'amour dit : par ici, • Dans les grands jours, les enfants sont des hommes. • Rien n'est plus imminent que l'impossible. • Le chien, c'est la vertu Qui ne pouvant se faire homme, s'est faite bête, • L'ordre est une tranquillité violente. • La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le pape, le papier. • Immensité dit l'être, éternité dit l'âme. • A la chose la plus hideuse mêlez une idée religieuse, elle deviendra sainte et pure. attachez Dieu au gibet, vous avez la croix. • L'homme cherche, la vierge attend, la femme attire. • Un Basque n'est ni Français, ni Espagnol ; il est basque et c'est tout. • L'un des privilèges de la vieillesse, c'est d'avoir, outre son âge, tous les âges. • Pour qu'un livre se vende bien, il faut qu'il y ait une belle fille sur la couverture, et il se vendra d'autant mieux qu'il y aura moins de couverture sur la belle fille ! • Etes-vous ce qu'on appelle un heureux ? Eh bien, vous êtes triste tous les jours. Chaque jour a son grand chagrin ou son petit souci. • La rue est le cordon ombilical qui relie l'individu à la société. • Le plus sot endroit où l'on puisse fourrer son museau, c'est une muselière.Les chiens du moins ne le font que de force ; l'homme est assez bête pour le faire de plein gré, le jour où il se marie. • La terre est au soleil ce que l'homme est à l'ange. • Le propre de la pruderie, c'est de mettre d'autant plus de fonctionnaires que la forteresse est moins menacée, • Le bonheur est vide, le malheur est plein. • Les lois font les bagnes, les moeurs font les lupanars. La lumière crée le peuple, la nuit enfante la plèbe. La veste rouge du forçat est taillée dans la robe rouge du juge, • Le but de l'art est presque divin : ressusciter s'il fait l'histoire ; créer, s'il fait de la poésie. • On voit les qualités de loin et les défauts de près, • L'âme est le seul oiseau qui soutienne sa cage. • A vingt ans, on est plus amoureux qu'autre chose ; à soixante on est plus autre chose qu'amoureux, • Le nom grandit quand l'homme tombe. • Le cerveau a la pensée, le coeur a l'amour, le ventre a la paternité et la maternité. • L'idée sans le mot serait une abstraction ; le mot sans l'idée serait un bruit ; leur jonction est leur vie. • L'instinct maternel est divinement animal. La mère n'est plus femme, elle est femelle. • L'esprit d'une bête, c'est de ne pas être sot. • Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. • Les soupçons ne sont autre chose que des rides ; la première jeunesse n'en a pas. • Ne dites pas : mourir. Dites : naître. • Nos pères avaient un Paris de pierre, nos fils auront un Paris de plâtre. • Que ne te dois-je point ?O mère tant chérie,Tu me donnas le jour,Me nourris de ton Lait et je ne dois la vie Qu'à ton prudent amour. • Quand le peuple sera intelligent, alors seulement le peuple sera souverain, • Ce que Paris conseille, l'Europe le médite ; ce que Paris commence, l'Europe le continue, • Le savant sait qu'il ignore. • En temps de révolution, qui est neutre est impuissant. • L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude. • La rumeur est la fumée du bruit. • Mourir n'est pas finir, c'est le matin suprême, • La vraie philosophie détourne des religions et pousse à la religion. • Les larmes sont un don. Souvent lespleurs, après l'erreur ou l'abandon, raniment nos forces brisées.